Cet article est le résultat de la collaboration entre nos experts humains et nos intelligences artificielles (en savoir +).
comment construire un SI agile et durable?
Dans notre troisième session de lunch du Centre d'Expertise Conseil, nous avons exploré ensemble un sujet fondamental pour tout projet de management et d’urbanisation du système d'information : la cartographie des processus métiers. Derrière ce thème parfois technique, se cache en réalité un levier clé pour accompagner la transformation et la simplification de nos organisations.
Un peu d’histoire : pourquoi parler d’urbanisation du Système d'Information ?
Un système d'information qui n'est pas maîtrisé devient vite un plat de spaghettis impossible à digérer.
Tout a commencé dans les années 80, quand l’informatique d’entreprise, en particulier dans les banques, a explosé… parfois sans réelle cohérence d’ensemble. Chaque besoin, chaque évolution, a été traité au cas par cas, créant peu à peu des architectures « spaghettis » : complexes, coûteuses, et difficiles à faire évoluer.
A titre d’exemple, dans les années 90, une entreprise agroalimentaire a dû faire face à une explosion du nombre d'applications métiers, chaque département ayant créé ses propres outils. Résultat : des doublons, des incohérences de données, et une architecture devenue impossible à maintenir sans coût exorbitant.
C’est pour répondre à ces défis que la démarche d’urbanisation est née : penser un système d'information globalement, en couches successives et cohérentes.
La démarche d’urbanisation : 4 couches pour structurer le SI
L'informatique n'est qu'un outil. Ce sont les besoins métiers qui doivent guider la transformation.
L'urbanisation repose sur quatre niveaux d'architecture, chacun étant indispensable :
Architecture métier : Exprimer le besoin avant tout
Quand on parle d'architecture métier, on parle de ce que fait l’entreprise.
Pas de machine, pas de serveur, pas encore de logiciel : juste du métier, du besoin, de l’objectif stratégique.
On ne développe pas pour se faire plaisir. On développe parce qu’on répond à un vrai besoin..
L’architecture métier sert à
formaliser les processus métiers, ceux qui créent de la valeur.
Par exemple : gérer les commandes, facturer, recruter, produire.
On ne s’intéresse pas encore à comment techniquement ça va tourner. On se concentre sur le quoi, qui, où et pourquoi.
C’est là que commence toute démarche d’urbanisation :
sans une bonne compréhension du métier, tout le reste est bancal.
Architecture fonctionnelle : Traduire le métier en fonctions concrètes
L'architecture fonctionnelle, c’est la première descente d’un cran. On quitte le monde stratégique pour commencer à parler besoins fonctionnels.
Quand un utilisateur te dit ce qu’il fait, toi, ton job c’est de découper ça en fonctionnalités précises.
Par exemple : derrière "gérer les commandes", il y a :
- Saisir une commande
- Valider une commande
- Notifier le service logistique
- Facturer la commande
L’architecture fonctionnelle détaille les fonctions attendues, mais toujours sans entrer dans la technique ou dans un choix d'outil.
C’est le cahier des charges fonctionnel en mode schéma.
Et bien sûr, c’est là qu’on utilise des méthodes comme SIPOC pour comprendre les flux, ou MOSCOW pour prioriser ce qui est essentiel. (envie d'en savoir plus ? Consultez l'article "Améliorer vos processus d'interview et d'animation d'ateliers")
Architecture applicative : Choisir les bons outils pour réaliser les fonctions
L’architecture applicative, c’est l’étape où on entre enfin dans l’informatique.
À ce stade, il faut se demander : est-ce qu’on a déjà une application qui fait ce qu’on veut faire ? Est-ce qu’on peut l’adapter ? Ou doit-on créer du nouveau ?
Ici, on
associe chaque fonction à un logiciel, un progiciel ou une application.Par exemple :
- "Saisir une commande" → ERP existant
- "Notifier le service logistique" → Module interne ou messagerie intégrée
On pense aussi aux flux d’échanges entre applications, aux données qui vont circuler, et aux contraintes (comme la cybersécurité, les performances attendues, etc.).
L’objectif : minimiser les développements inutiles, réutiliser au maximum l'existant, limiter la maintenance et garder la cohérence du SI
Architecture technique : Poser les fondations solides
Enfin, l'architecture technique, c’est la base de tout.
Sans serveur, sans réseau, sans poste de travail… bah rien ne tourne.
Ici, on décrit par exemple :
- Les serveurs
- Les bases de données
- Les réseaux
- Les postes de travail
- Tous les éléments d'infrastructure
C’est le monde des ingénieurs systèmes et infrastructures.
C’est aussi là qu’on gère les contraintes de cybersécurité, de stockage, de montée en charge, de disponibilité…
Même si cette couche est souvent plus "invisible" pour la MOA, elle est vitale : c’est elle qui permet au SI de tenir debout.
Et dans l’urbanisation, on doit descendre jusque-là pour être sûr que ce qu'on prévoit est réalisable.
Chaque couche est interdépendante. Un changement au niveau métier aura forcément des impacts fonctionnels, applicatifs, et techniques.
On part du stratégique pour descendre jusqu'à l'implémentation technique, en garantissant à chaque étape la cohérence globale du SI.
Tableau des 4 couches de l'urbanisation du SI
Pourquoi la cartographie métier est-elle essentielle ?
La cartographie métier, c’est comme un cadastre : elle permet de savoir où on est, et où on veut aller.

Cartographier, c’est donner une vision claire et partagée de l'existant et du futur désiré.
Une bonne cartographie des processus métiers permet de :
- Comprendre les activités de l’entreprise : qui fait quoi, pourquoi, où ?
- Identifier les besoins métiers réels pour éviter de développer inutilement de nouvelles applications.
- Détecter les redondances ou incohérences pour simplifier le système d’information.
A titre d'exemple, lorsqu'une entreprise industrielle a diversifié ses produits vers une gamme cuisinée, la cartographie métier a révélé que de nouveaux processus de fabrication, stockage et distribution étaient indispensables, car incompatibles avec l’organisation existante orientée uniquement "produits frais".
Il faut savoir quand construire du neuf et quand adapter l’existant.
Les risques sans cartographie : fusions, doublons, surcoûts
MOA et MOE doivent se parler. Toujours. C’est à la croisée des deux que l'on construit intelligemment.
Processus métier : gestion des commandes Sans cartographie métier, chaque projet de fusion ou de rachat d’entreprise devient une bombe à retardement. Ne pas maîtriser son architecture métier et applicative peut conduire à des surcoûts énormes, des failles de sécurité et des pertes d’efficacité.
A tire d'exemple, lors de la fusion de deux sociétés dans le secteur de l’énergie, l'absence de cartographie métier a conduit à maintenir en parallèle deux gestions de commandes, deux bases fournisseurs et deux CRM non synchronisés. Les impacts ont été nombreux : perte de temps, incohérences tarifaires, failles de cybersécurité.
Le vrai défi : maintenir la cartographie vivante
Conduire le changement, ce n'est pas juste remplacer des applications, c'est accompagner les personnes vers une nouvelle manière de travailler.
Construire une cartographie, c’est une chose. La maintenir à jour, c’en est une autre !
Le quotidien des entreprises montre que sans effort permanent, les écarts entre la réalité et la documentation grandissent rapidement, rendant les outils d’urbanisation obsolètes. C’est pourquoi Kaizen est régulièrement sollicité pour réaliser des audits et aider nos clients à remettre à plat leurs systèmes d'information.
Exemple concret : Lors d’un audit mené pour un grand exploitant hydraulique, l'analyse a montré que chaque site gérait ses propres outils sans harmonisation. Grâce à la cartographie, des dizaines d'applications redondantes ont pu être identifiées et rationalisées, générant d'importantes économies.
La clé ?
Un travail d'équipe entre la MOA, la MOE, et les métiers, appuyé par des outils méthodologiques robustes comme SIPOC et MOSCOW.
Simplification, rationalisation, transformation : une démarche gagnante
En cartographiant rigoureusement les processus, en dialoguant entre MOA et MOE, en intégrant les enjeux techniques et cybersécurité dès l’amont, nous construisons un système d'information plus agile, plus sécurisé, et plus aligné avec la stratégie de nos clients.
Notre objectif n’est pas de développer pour développer, mais de démanteler ce qui est inutile pour créer de la valeur.
Urbaniser et cartographier son système d'information, c'est construire un socle robuste pour grandir sereinement.
C’est refuser le chaos, anticiper les évolutions stratégiques, et rendre l'entreprise plus résiliente face aux défis futurs.
Aujourd'hui, plus que jamais, un SI structuré est un levier de performance durable.
C’est exigeant.
C’est passionnant.
Et c’est indispensable pour faire face aux défis de demain.
Nos équipes, toujours en quête de savoir, organisent régulièrement des conférences, des ateliers et même des lunchs (parce qu'apprendre en mangeant, c'est quand même plus sympa). Ces moments d'échanges sont enregistrés, retranscrits et confiés à nos IA (merci à ChatZen, notre ChatGPT interne) qui se chargent de les transformer en super articles. Grâce à ce travail d'équipe, nous rendons nos connaissances accessibles et enrichissantes pour tous. Si nos collaborateurs en profitent, autant en faire profiter toute la communauté ! retour en haut de la page
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